Je suis allé sur Twitter dès 2013. Pendant 10 ans, j’ai vu les évolutions et les exigences de la plateforme. J’ai même fait l’un de mes mémoires sur Twitter.
J’ai géré en tout 4 comptes. Un en nom propre et trois sous pseudonyme pour différents projets. L’un d’entre eux a plusieurs fois vu ses tweets devenir viraux (plus de 3 000 retweets).
A l’aide de cette expérience (et de plusieurs formations données par certains des meilleurs influenceurs Twitter aux États-Unis), j’ai retenu 10 astuces. 10 astuces pour mieux comprendre et utiliser Twitter / X et que vous ne verrez probablement pas ailleurs.
Pour réussir sur Twitter / X, comme sur d’autres réseaux sociaux, vous ne devez pas vous concentrer sur le contenu. Le travail essentiel est en réalité de créer des relations. Un réseau social est plus proche d’un bar que d’une bibliothèque. La plupart des utilisateurs y viennent en réalité davantage pour les relations que pour le contenu.
Pour augmenter la visibilité de votre compte, vous devrez passer beaucoup de temps à répondre et à vous connecter aux gens déjà actifs dans votre thématique. Se faire une place sur Twitter implique de se faire des amis, de passer beaucoup de temps à encourager, féliciter, commenter, réagir. En bref, interagir.
C’est le premier compromis à faire sur Twitter : passer plus de temps à interagir avec le contenu des autres qu’à rédiger votre propre contenu. Et moins vous avez d’abonnés, plus devez chercher à créer des relations. Je parle de compromis parce que tout le monde n’est pas prêt à y accorder du temps. Je fais partie des personnes qui préfèrent la bibliothèque au bar Twitter. En dehors des comptes que je gère professionnellement, je ne joue pas le jeu.
Pour vous faire remarquer sur Twitter / X, vous devez intégrer un écosystème. C’est-à-dire le groupe de gens qui partagent du contenu dans votre thématique. Pour ça, vous devrez rapidement suivre des comptes qui sont dans la même niche que vous, mais pas n’importe lesquels. Vous devez suivre en priorité les comptes actifs, ceux qui tweetent tous les jours, et interagir au maximum avec eux. Vous allez donc créer des listes de profils qui vous intéressent. Les listes servent à isoler certains comptes de votre fil d’actualité général pour créer un fil parallèle ne contenant les publications que de quelques comptes. Pour commencer, vous créerez deux listes : une liste de pairs (des comptes au même niveau d’abonnés que vous) et une liste d’influenceurs (les gros comptes les plus audibles de votre thématique). Le but étant ensuite d’aller interagir régulièrement avec eux.
Pour accélérer la croissance d’un compte sur Twitter / X, vous devez avoir une stratégie en deux étapes. Quand vous avez entre 0 et 100 abonnés, vous pourrez difficilement vous faire remarquer sans créer du contenu majoritairement en réponse à d’autres comptes. Vous devez vous appuyer sur la visibilité d’autrui. Impossible de bénéficier de l’effet de réseau quand personne ne vous connait. Vous devez vous faire connaître « à la main », en discutant, sans compter sur l’algorithme de Twitter. Les gros influenceurs ne remarqueront toutefois vos commentaires que si vous arrivez à régulièrement faire partie des tout premiers commentateurs.
Quand vous dépassez les 100 ou 200 abonnés, vous avez une base de gens qui peuvent relayer votre contenu. Vous pouvez commencer à tweeter régulièrement (en plus de continuer à réagir aux publications des autres). Au bout d’un moment, vous verrez les sujets et les approches qui intéressent le plus vos abonnés.
Maintenant que vous commencez à créer du contenu sur Twitter, vous devez vite repérer quels sujets fonctionnent le mieux et capitaliser dessus pour augmenter votre visibilité. Pour trouver les thèmes les plus porteurs, vous devez bien sûr en tester plusieurs. Vous publierez donc forcément des tweets qui n’intéressent pas votre audience et qui tomberont à plat. Et ce n’est jamais agréable de publier un contenu auquel personne ne réagit.
Heureusement, il y a une petite ruse pour tester vos sujets à l’abri des regards. Ce sont les réponses à d’autres tweets. Rappelez-vous, répondre aux autres membres est un passage obligé dans une stratégie de croissance. Vous avez donc passé du temps à commenter le contenu des autres, en apportant une nuance, en résumant leur propos ou en l’illustrant avec une anecdote personnelle. Et bien c’est aussi le moment où vous avez testé vos sujets. Les réponses qui ont le plus de succès sont de bons indicateurs sur les tweets qui marcheront le mieux.
Une fois que vous avez vos premiers abonnés, vous devez les choyer. Vous n’êtes pas assez influent pour prendre vos abonnés à rebrousse poil. Vous devez vous accordez un minimum sur leurs goûts et leurs habitudes. Et notamment leur emploi du temps. Vous devez comprendre à quelles heures ils sont sur la plateforme pour maximiser les chances qu’ils reprennent vos tweets.
Pour ça, vous pouvez utiliser l’outil TweetHunter. Sa fonctionnalité « best time to tweet » vous permet de voir à quels moments votre audience est la plus active. Dès que vous connaissez les périodes d’activité de vos abonnés, vous pouvez programmer vos tweets pour y correspondre aux maximum.
Il y a un deuxième compromis à faire pour coller aux codes de Twitter et que tout le monde n’est pas prêt à faire. Sans ça, difficile d’avoir un succès vraiment important sur la plateforme. Ce compromis le voici : mieux vaut être clivant qu’ennuyeux. La plupart des messages qui deviennent viraux sont virulents, souvent simple voire simplistes, et provocateurs. De surcroit, la négativité est souvent récompensée.
L’algorithme de Twitter met volontairement en avant les contenus qui provoquent une émotion forte (surtout depuis que le réseau a été repris par Elon Musk). Il met souvent en avant des tweets racoleurs, violents, sordides, idiots ou insultants. Tout simplement parce que ça retient l’attention et permet de vendre de la publicité. Rares sont les entreprises prêtes à se risquer à la provocation.
Heureusement, il existe des contenus qui sont très accrocheurs sans être négatifs. Je le teste depuis plusieurs mois avec les comptes de deux entreprises et ils fonctionnent bien sans nuire à l’image de marque. J’en parlerai sûrement bientôt.
Ça y est vous commencez à avoir une petite visibilité sur Twitter / X. Vous pouvez commencer à faire passer vos messages clés. Et il y a une technique très simple pour faire passer votre message principal à tous vos visiteurs. Épinglez votre tweet le plus important à votre profil. Il restera affiché tout en haut de votre fil et sera vu par chaque personne qui visite votre profil.
Une astuce simple mais efficace et que beaucoup de comptes n’utilisent toujours pas. Ce tweet épinglé doit tant qu’à faire contenir un appel à l’action (visitez mon site, demandez une brochure, regardez mon produit …). Demandez-vous quelle est l’action principale que vous aimeriez faire accomplir à vos abonnés.
Plus vous publiez, plus de gens viendront découvrir votre profil. Vous devez donc l’optimiser. Votre description doit créer de la proximité avec votre cible. Montrez-lui que vous avez un objectif ou un défi commun. Un visiteur doit voir tout de suite les thématiques que vous abordez. Donnez-lui une raison claire et explicite de s’abonner.
Et pour optimiser votre profil Twitter / X, il existe un outil peu connu mais très utile. Il s’appelle Birdy et permet de faire un test A/B de votre profil. En gros, vous créez deux versions différentes de votre profil Twitter puis la plateforme va tester les deux en condition réelle pour vous indiquer quelle version convertit le plus de visiteurs en abonnés, chiffres à l’appui.
Après plusieurs années passées à essayer de décoder comment se faire remarquer sur les réseaux sociaux, on tombe sur quelques secrets inavouables. J’en ai découvert un il y a quelques temps déjà. Une partie de l’engagement qui existe sur les réseaux sociaux est une comédie. Les dés sont pipés. Tout le monde connait les fermes à clics, ou les « bots », ces robots qui créent et aiment du contenu avec de faux comptes. Pourtant je ne parle pas là des bots mais des pods.
Un pod est un groupe d’entraide secret. Plusieurs membres se réunissent dans une communauté fermée, généralement Discord ou WhatsApp. Quand un membre publie sur Twitter par exemple, il prévient tous les autres qui s’empressent d’aller aimer, repartager ou commenter la publication. Chaque membre se voit ainsi garanti sur chaque publication un engagement de départ minimal, totalement artificiel mais très efficace pour pousser l’algorithme à davantage diffuser le contenu.
La méthode n’a rien de révolutionnaire en soi. C’est l’ampleur du phénomène qui a de quoi surprendre. Il est de plus en plus difficile de se faire remarquer sur Twitter (ou LinkedIn et Instagram) sans ce type d’artifice. Beaucoup d’influenceurs bénéficient en réalité de la « mafia », c’est-à-dire une horde de comptes qui viennent soutenir leur publication de manière plus intéressée que sincère. C’est une communauté artificielle. Mais à force de s’entraider, ils surpassent les autres membres en visibilité.
C’est vrai que pour vous faire voir, vous aurez besoin d’amis prêts à venir soutenir vos publications. Soit vous les trouvez de manière artificielle dans des pods (souvent payants) soit vous les rassemblez à la main en allant créer des liens avec d’autres membres. (Si vous êtes une entreprise cependant, vous avez une alternative extrêmement intéressante. Vos employés.)
Pour terminer, il y a une dernière astuce. Pas des plus morales mais efficace. Comme vous l’avez vu, tous les succès visibles sur les réseaux sociaux ne sont pas mérités. Il y a des raccourcis pour simuler l’engagement ou gagner du temps. Un autre raccourci consiste à voler la communauté d’un compte qui est sur le même créneau que vous mais qui est sur le réseau depuis plus longtemps et qui a donc plus d’abonnés.
Imaginons que vous êtes une entreprise de cloud qui vend ses solutions à des développeurs. Vous arrivez sur Twitter pour vous faire connaître de cette cible. Vous croisez rapidement de gros comptes qui sont les influenceurs Twitter dans la niche des développeurs. Mathis Hammel qui vulgarise le sujet auprès de ses 50 000 abonnés, le MagIT suivi par 20 000 personnes, le compte de Développez.com le club des développeurs francophones et ses 30 000 abonnés, le compte Microsoft Devs qui fait une veille pour les développeurs et est suivi par 15 000 membres, le festival de développeurs DevFest à Nantes dont le compte a 5 000 abonnés … Tout ces comptes ont mis du temps à réunir une communauté de plusieurs milliers de développeurs. Le genre de communauté que vous aimeriez avoir. Et bien vous pouvez aller y faire vos courses.
Il suffit d’utiliser le logiciel SaaS Phantom Buster. Il vous permet notamment de collecter tous les abonnés d’un compte Twitter, de vous abonner à ces comptes (dans l’espoir qu’ils s’abonnent à vous en retour) et d’envoyer un message à ceux qui vous suivent. Le tout automatiquement, sans avoir à intervenir. Si vous ciblez des dizaines de milliers de comptes, la manœuvre demande un peu de temps et d’argent (surtout depuis l’arrivée de Musk) mais l’opération peut s’avérer très intéressante.